vendredi 18 novembre 2011

M. Hollande prévoit d'économiser 50 milliards d'euros d'ici à 2013


François Hollande, le 9 novembre 2011, à Paris.
François Hollande, le 9 novembre 2011, à Paris.AFP/PATRICK KOVARIK

François Hollande envisage un effort de 50 milliards d'euros de redressement budgétaire supplémentaire sur 2012 et 2013 pour réduire le déficit public à 3 %, a dit à Reuters Karine Berger, une conseillère du candidat socialiste à l'élection présidentielle.

Deux tiers viendraient de mesures fiscales, dont l'annulation du "paquet fiscal" de 2007, et un tiers d'économies, la répartition définitive pouvant aller jusqu'à moitié-moitié, a précisé l'économiste Karine Berger, ancienne conjoncturiste de l'Insee."On parle de 50 milliards", a-t-elle déclaré. "On est un peu tôt dans la campagne pour donner des éléments précis mais notre ligne est qu'il faut évidemmentcontinuer un contrôle des dépenses extrêmement strict."
C'est la première fois que l'équipe de M. Hollande chiffre précisément les efforts àfournir (en l'occurrence, 50 milliards d'euros d'économies) pour faire passer le déficit public d'un taux de 5,7 % fin 2011 à 3 % en 2013, en faisant une traduction concrète de l'effort de redressement, tel qu'il est accepté par M. Hollande et planifié par le gouvernement (voir les pré-propositions économiques de M. Hollande en détail).
VOLONTÉ DE MONTRER SA RESPONSABILITÉ DANS LA MAITRISE DES DÉFICITS PUBLICS
Cette mise au point illustre la volonté de montrer la responsabilité du candidat socialiste dans la maîtrise des déficits publics, alors que l'UMP l'accuse de tenir un discours irresponsable, notamment après ses propos sur la notation de la dette française.
Désireuse de montrer que M. Hollande est conscient de la gravité de la situation économique, sa conseillère ne détaille pas les économies à réaliser, sauf dans les domaines de la santé, de la fonction publique ou sur le triple A.
Selon Karine Berger, l'accent sera mis sur le redressement des comptes de santé, avec un objectif de progression des dépenses d'assurance maladie nettement inférieur aux 2,5 % par an désormais prévu par le gouvernement, en mettant notamment les consultations médicales à contribution. L'Objectif national des dépenses d'assurance maladie (ONDAM), créé en 1997 par Alain Juppé, n'a été respecté qu'en 2011.
Une fois le déficit ramené à 3 % du PIB fin 2013, le PS compte mener une politique de croissance et équilibrer les comptes publics d'ici 2017, consolidant la note "triple A" de la France auprès des agences de notation, ou permettant de la retrouver si elle est dégradée, a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, selon le camp Hollande, le nombre de fonctionnaires n'augmentera pas, les 60 000 emplois supplémentaires prévus dans l'éducation nationale étant compensés par des départs en retraite ailleurs. Le rythme pourrait monter en puissance au fil du quinquennat. Autrement dit, le PS prévoit un gel des effectifs de fonctionnaires et non une baisse des effectifs. M. Hollande devra donc trouver des ressources financières ailleurs.

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